CARTE ANCIENNE DE LA REGION
Pour avoir un premier contact avec notre beau pays, descendons notre petite route, traversons et prenons :
LE CHEMIN DU LAVOIR
LE CHEMIN CREUX DU LAVOIR
Au seuil de ce chemin cette voix qui s’élève,
C’est la voix du Chemin du Lavoir, du Chemin creux
Où vous veniez jadis, Enfants chéris qui s’achèvent,
Savourer la douceur dérobée et les instants radieux.
Je suis le vieux Chemin qui va, vient, descend, monte,
Et flânant, paresseux, n’arrive nulle part ;
Qui, n’ayant aucun but, n’éprouve nulle honte
En ne joignant même pas le Moulin, un peu à l’écart.
Je suis le Chemin Creux du Lavoir que la ronce égratigne ;
Et nul ici bas ne connaît encore mon destin.
Large, je m’abandonne ; étroit, je me résigne,
Ici vêtu de noisetiers, et là-haut vers la forêt, de satin…
Tantôt, je suis bordé de hauts talus de terre
Plantés de souples feuillus et de chênes trapus ;
Là où tous aimaient ma voûte obscure, je me resserre,
Et l’eau du Vernidard jaillit d’une chute en mon sein corrompu.
Vêtu de noir, le merle siffle doucement sur un frêne
Juste au dessus du ruisseau qui fuit en sanglotant :
C’est l’étrange concert où l’un chante sa peine,
Et l’autre son Bonheur de vivre insouciant.
Tantôt, je gravis les hauteurs qui dominent
Saint-Andeux à l’horizon, les haies, les prés.
Tantôt, mes ornières s’effondrent en ruines
Sous l’ardeur du soleil aux rayons empourprés.
A vous Amis de la Paix et de la solitude
Je réserve toujours mon ombre et ma chaleur.
Dans ma Paix éternelle et ma discrète solitude,
Je garde les essences de l’oubli pour charmer la douleur.
Je me souviens de l’époque déjà lointaine…
- Hélas, déjà ! Le temps comme un songe s’enfuit -
Où votre Père venait ici rêver, jeune âme en peine,
Enfant que le Silence a de tout temps séduit.
Vous ses Enfants, bâtissiez cabanes et d’ingénus systèmes ;
Votre Esprit inventif, libre cours se donnait :
Le Rêve et l’Action, usant leurs stratagèmes,
Déjà se disputaient…comme ils l’ont toujours fait !
Je vois que Vous me parcourez tous encore,
Avec des traits amaigris et des yeux douloureux.
Que vos Ames en exil de désir me dévorent !
Que mon sort nourrisse vos doigts vigoureux !
Mais puisque Vous voici, qu’au lieu de votre jeunesse
Vous revenez affranchis du joug enfin brisé,
De Culture friands, que votre force renaisse,
Que vos bras retrempés tendent l’arc à volonté,
Et que Vos Ames y soient la flèche qui s’élance
Ainsi qu’un astre errant dans le ciel étoilé.
Descendez le Chemin Creux du Lavoir ; en connivence,
Je garderai Votre Amour qui toujours m’a visité.
LE LAVOIR DE JOUX